06/03/2024 -
Site de la Grande Cote - 17 Saint Palais sur Mer -
Stützpunkt Gi 12 H 1943/44 HAMBURG-
Évolution du site : avant la guerre 39/45 à début des années 2000 -
Le site comprenait un Casino, restaurant et gare du petit train côtier partant de Saint Georges de Didonne, passant par Royan, Pontaillac, St Palais, pour arriver à Tête Nègre , maintenant plus connue sous le nom de la Grande Côte.
photos 1 - le Casino 1 ére construction il y avait aussi un resto ( de mémoire Le Tivoli) Fort murs de souténement
2 - Évolution du casino forme plus moderne et autres bâtiments, ce sont ceux là qui on été rasés pour installer les Blockhaus
Photo 3 - datée 1956 - Après les bombardements de 1945, reste du site en 1955 - On voit une des deux casemates H 669 complémentent explosée, la casemate SK pour Pak 36 reste le mur avant de protection
au centre la casemate H 671, à l'arrière la soute H 607
à droite la casemate H 671 sur laquelle un bâtiment a commencé à être monté après guerre - Deux restes de Mur en BA qui devait servir de protection ou tenir le remblais
J'ai connu tout cet ensemble avant que ce soit rasé et remblayé, avec les gravas de démolition, tôles, reste de munitions, obus ferrailles diverses, preuve en est, j'ai trouvé un obus de 75 ou 76.2 en juillet 1998, les démineurs sont intervenus l’après midi, et des munitions détruites par le feux en 2002.
Photo 4 - Anée 1960 env - En bas à droite il reste encore la casemate H 680, transformée en restaurant pizzeria, et surtout marchand de bombons où je fus un client assidu.
Photo 5 - L'aménagement s'améliore, et on voit au loin les blockhaus de GLEIWITH qui on commencé leur glissement vers la mer
Photo 6 - année 1960 à 1965 c'est à peu prés la foule sur la plage en juillet Août
Photos 7/8 - 2016 - le seul blockhaus restant en haut de la dune le H 671 Gi 12 H 12 de 1943 - il a été muré, des intrus malpropres ont dégradé un maximum, et laissé des tas d'ordures. Depuis il est couramment ouvert, tagué, et encre cette année 2023 certains personnages y faisaient du feux.
photo 9 sur le remblais le resto a été construit sur les ruines des ouvrages béton .
Dans la même rubrique et pour ne pas avoir à lire un article passablement long, je vais écrire une ou deux histoires par articles.
Le 26 Décembre 2020 - terminé le 3 janvier 2021 - complété 25/01/21
L'histoire qui suit concerne un soldat français du 4 éme CHASSEUR D’AFRIQUE - 4 éme ZOUAVE - qui a participé à la LIBÉRATION DE LA POCHE DE ROYAN.
Il s'agit de son journal de marche, qui m'a été remis par son Fils en 2014 et m'en a autorisé la publication. Le soldat s'appelle JACQUOT Roger .
Intégral de son écrit -
Journal de marche -
Convocation le 25 Août 1942 - Contrat départ Épinal. Le 26-08-42 à 8 h 46 - Arrivée à Lyon le 27-08-42 à 5 h du matin. Arrivé à Valence le 2-09-42 au soir. Parti de Valence pour Marseille le 14. Arrivé à Marseille le 15 à 16 h 30. Parti de Marseille le 19-09-42 "Compagnie Générale L'épine" ( Certainement un des bateaux qui assurait la liaison entre la France et l'Algérie )
Arrivée à Philippeville le 21-09-42. Parti de Philippeville le 23 - Arrivé à Saïda Cie de dépôt le 27-09- 42. Peloton d'E.Eme. Parti de Saïda le 23-11-42. Arrivée à Oran le dit jour. Parti d'Oran le 9-12-42. Arrivé à St Denis du Sig le dit jour.. Parti du Sig le 21-04-43.
Nommé caporal le 16-janvier 1943. Arrivé à Oued zénati le 25-4-43 - Btn de passage du 16 éme ci àle du 1-4-43. Parti d'Oued Zénaati le 2-5-43 - Affecté 4°.... 3 Btn - 12°6° - Arrivée à Souck-El-Arba le 3-05-43 - Nabeul du 3 au 5.5.43 - Bou-Drada du 5 au 6.5643. Pon du Faks du 7 au 9.5.43 - Arrivée à Tunis le 10.05.43- En permission de R.de.F du 23.6.43 au 19.7.43
Rejoint la Cie 19-7-45 au soir à Medjez ...... depuis le 16.7.43. Parti au P.C. comme secrétaire vers 10 Août. Parti en permission de 14 j. détente le 9.9.43; Rentré le 10.9.43- Rejoint El Ariassa le 9.10.43 Parti dEL Ariassa le 3.12.43. Arrivé à Guyotville le 6.12.43 - Parti de Guyotville le 23.4.44. ( ce doit être le 23.1.44 )Parti en permission de 9 J. détente le 14.2.44 - Rentré le 26.02.44.
Nommé Caporal Chef le 1.2.44. Arrivé à Littré le 2333.4.44. Parti le 18.6.44 à 8 h 30 pour Duperré. Parti le 20.6.44. Arrivé à Assi bj Okba le dit jour. Parti le 21.8..44 - Arrivé à Aïn Tédélès le dit jour - 23.8.44 : prise de Paris.
Parti d'Aïn Tédélès le 3.10.44 - Arrivé de nouveau à Assi bon Okba le dit jour vers 18 h - Parti d'Assi bj Okba le 15.10. 44 .
Embarqué sur "J:S Stanton P.69-AP-A69 le 17.10.44 à 9 h 30 - Débarqué à Marseille le 20.10. 44 à 10h15 environ. Arrivé à Aubagne le 20.10.44 vers 7 h 30 - Parti d'Aubagne le 3.10.44 pour Bézier le 2.11.44 - Arrivé le 31.10.44 à 4 h du matin. Parti de Béziers le 2.11.44 - Arrivé à Toulouse le 2.11.44 à 12 h 15 . Parti de Toulouse le 3.11.44 à 16 h 30.
Arrivé à Bordeaux Camp de Souge le 4.11.44 à 11 h 30 environ. Parti le 14.11.44. Arrivé à Saint Laurent du Médoc ( Saint Laurent du Benon) le 14.11.44 vers 11 h. Parti de St Laurent le 1.12.44. Arrivé Château Lagrange le 1.12.44 vers 12 h. parti de Lagrange le 6.12.44 à 13 h. Arrivé à Lesparre le dit jour à 14 h . Parti de Lesparre le 7.12.44 à 8 h 15. arrivé Château Mouva le dit jour à 11 h. Nous prenons position de la boue partout et la pluie ne cesse de tomber. Noël est passé entre Français au P.A.3 ( Point d'Appui n° 3), je me couche à 4 h 20, auparavant j'ai déjà passé quelques heures chez Alice jusqu'à 1 h du matin. Lundi 25.12.44, on recommence la fête chez Alice. Parti du Mouva le 1.1.45. Arrivée Bégadan le dit jour. Parti de Bégadan le 8.1.45 pour une permission de détente de 8 j pour Sénones. Arrivé à Paris le 10.1.45 - Les Vosges zone Interdite, retour vers Lesparre - Dt Estèphe. Arrivé le 12.1.45. La Mouva du 12.1.45 au 13.1.45 - Retour à Lagrange, arrivé le 13.1.45 à 19 h. Arrivé à Courcelles le 17.1.45 à 12 h50 - Parti de Courcelle le 1.3.45. Contre attaque à St Jean de Liversay, région de Courçon ( 1 mort à déplorer) revenu à Courcelles le 4.3.45 -
Nommé au grade de Sergent le 1 er Mars 1945 - Parti de Courcelles le 7.3.45 à Tonnay Charente à 4 h 20. ( Les 1° 2° 3° sections de F.V. y participent ainsi qu'une partie de la Cdt) retour le dit jour ( sans incident). Le 8 Mars 1945, parti de Courcelles à 5 h 30 - Arrivé au Petit Breuil Deyrançon le dit jour à 7 h 30. Le 1.4.45, parrain de Micheline - Parti du Petit Breuil le 2.4.45 vers 20 h - Arrivé à Rhulon le 2.4.45 vers 21 h 30 - Parti de Rhulon le 11.4.45. Arrivé à Les terriers - Les Châtaigner le dit jour à 20 h 55 - Parti le 13.4.45 au soir pour l'attaque de Royan.
Commencement de l'attaque le 14.4.45 à 6 h 35. Arrivé à Royan le 15.4.45 au soir après avoir combattu toute la journée 16 et 17 - 4 - 45 nettoyage de la presqu'ile K3, Forêt de Pontaillac, La Coubre etc .... Terminé le 17 à 13 h après avoir fait l'Amiral prisonnier ainsi que son Etat Major. Arrivé à Le Grallet le 18.4.45 à 11 h 30 environ - Parti le 2.4.45 à 8 h 30 - Arrivé à Annezay le 24.4.45 à 11 h 30 - Parti le 26.4.45 à 18 h - Arrivé le 26.4 vers 21 h le Thou où nous prenons position. Nous descendons le 3.5.45. Arrivé à Asay le 3.5.45 vers 12 h 30 - revenu à Annezay le 3.5.45 à 14 h - Parti d'Annezay le 7.5.45 à 6 h 30 pour l'occupation de La Rochelle. Arrivé à Rochefort le dit jour à 8 h 15 - Parti de Rochefort le 9.5.45 à 5 h 45 - Arrivé à La Rochelle le 9.5.45 à 7 h 30 ( accueil enthousiaste) - Parti de La Rochelle pour l'Ile de Rè le 10.5.45 à 7 h . Arrivé à l'Ile de Rè le 10.5.45 vers 12 h 30 - Parti de l'Ile de Ré le 22.5.45 à 9 h 30. Arrivé à La Rochelle le dit jour à 13 h. Parti de La Rochelle le 24.5.45 à 6 h 10 . Arrivé à Thour le 25.5.45 à 11 h 30 - Parti le 25.5.45 à 7 h 10 - Arrivé à Angervilliers le 25.5.45 à 13 h 20 - Parti en permission de détente de 8 jours peour Sénone le 28.5.45. Rentré le 11.6. 45 à Angervilliers - Parti pour Sénone le 9.7.45 en permission de détente de 8 jours ( prolongation accordé à expiration de la perme pour cause de maladie) Rentré le 30.7.45..
Photos actuelles de la plage de la grande cote en direction de La Coubre 1,2,3 le casino de la pointe de la Grande Cote avant la guerre 4, le train côtier à St George de Didone qui allait jusqu'à la Coubre.
Après ce Journal de marche, un peu fastidieux à lire mais ou on voit les innombrables déplacements des troupes, il relate la Bataille de Royan. Dans cette narration on recoupe des éléments de cette bataille avec les actions décritent dans les divers ouvrages sur la Libération de Royan.
La Bataille de Royan.
PAQUES 1945 : Nous stationnons à Petit-Breuil - Deyrançon où nous sommes constamment en état d'alerte. Nous sommes là depuis le 8 Mars et tous se demandent ce qu'enfin nous est réservè. nous allons l'apprendre bien vite, les bruits circulent parmi la population que nous allons attaqué Royan... Comment le savent-ils ... mystère!.. En tous cas, les Cies sont averties d'avoir à se tenir prêtes pour le 2 .
2 Avril 1945. Les préparatifs du départ se déroulent normalement, les adieux à Petit-Breuil, puis c'est le départ (18 h) sur RHULON, covoi auto par la route Cie de F.V. et éléments restants de la CB et CA, par voie de fer ( C.B. Compagnie Blindée et Cie d'Artillerie) Le 2 au soir le matériel Cie est rendu à RHULON, nous n'avons plus qu'à attendre les sections F.V. et une partie du matériel magasin.
3/4/45. arrivée de la Cie, occupation des locaux, installation, etc.... Déjà nous nous doutons cette fois ce ne sera plus de la rigolade et, comme nous ne sommes pas loin de Royan, c'est donc là qu'il faudra "donner" - Enfin, ici l'accueil fait par la population est agréable et c'est à qui veut laisser entendre que le grand coup sur Royan est proche.
4-5-6-7-8-9 et 10/4/45. RAS - Si l'ont veut, pour beaucoup, l'exercice continue. Pour moi , il y a du bon, tout du moins je l'espère. ( Ce n'est évidemment qu'un reflet de nos pensées à tous, à l'époque tellement on avait assez de trainer à U et à dia.
11/4/45 - De nouveau, la Cie se déplace. Direction LES TERRIERS et les CHATAIGNES, petit village situé approximativement de Royan où elle arrive, vers 20 h 55. quel bled! ... Le P.C. s'installe dans ce que l'on peut appeler sans crainte, une écurie. la S.M.E. et la 2 éme section sont chargées de la défense. tant bien que mal, on arrive quand même à quelque chose de potable.( pour mémoire le P.C. est installé à MALLEVILLE.
12/4/45. - Le P.C. de la Cie s'installe sous la guitoune. Les notes de service du Bataillon affluent, les états succèdent aux états de plus il faut taper des imprimés en prévision du grande coup, cette fois , j'ai la certitude que la bataille est proche.
13/4/45. - La journée est belle, il fait chaud, dans le ciel, un mouchard sillonne le ciel en direction de Royan et reçoit quelques obus de D.C.A. - il va, vient , vire, repart puis de nouveau survole les positions ennemies. Vers 10 h 30, les premiers bombardiers lâchent leur "LEST" ce n'est qu'un tout petit aperçu, nous réjouissons à leur vue, franchement ça nous donne du courage - Le "3" dans l’après midi; les commandants de Cie sont convoqués au P.C. du Bataillon c'est la 2 éme ou 3 éme fois depuis le début de la journée. ( ça sent bon) !... Vers 14 h le Capitaine revient, rassemble les Chefs de section afin de leur communiquer les ordres. La tenue est fixée comme suit ; treillis, blouson de campagne, casque, musette au ceinturon équipement et armement au complet. Le matériel lourds est chargé sur les Dodges. Malgré ces préparatifs, quelques uns doutent encore. Le Capitaine les détrompent par ces quelques mots "C'est pour demain les enfants" 20 h 50 la Cie est rassemblée le lieutenant PILLEMENT prend le commandement, la présente au Capitaine, puis c'est le départ vers l'inconnu. La jeep est prête, tout fonctionne, en route!.. On chante tout doit "gazer" Nous passons la nuit à SAUJON sous une tonnelle. Les ordres sont donnés pour le lendemain, un peu de repos ne fera pas de mal.
14/4/45.- 3 heures du matin, réveil, préparatifs dernier coup d’œil, derniers ordres, nous sommes prêts. 4 h 45 - En avant!... au point fixé, c'est-à-dire" base de départ". 6 h - Nous arrivons en silence car il ne faut pas éveiller l'attention de l'ennemi. Attente!... Comment va se passer l'action attendue?... Confiance aussi, dans nos Chefs et en nos tirailleurs ( essais radio, tout va bien ). 6 h 35 - C'est l'heure H. Un tonner éclate soudain, formidable et terrifiant, le barrage d'artillerie commence; artillerie lourde, de campagne, mortier de 81, tout ça fait un vacarme de tous les diables, assourdissant!... Qu'est-ce-qu'ils prennent sur la G.................... ceux d'en face. Dans l'attente, en avant: nous restons camouflés derrière les haies et les buissons. 7 h 10 - La progression commence comme à l'exercice, chacun à son poste. La section C.D.T. ( Section de Commandement) au milieu du dispositif, les postes radio fonctionnent à merveille, heureusement!.. Le Bataillon passe message sur messages, demande des renseignements que nous fournissons le plus vite possible.
Les premiers obus ennemis commencent à tomber de ci de là, sans grande précision dirait on ! .. Nous avons parcouru environ 700 à 800 mètres, nous rencontrons le 1 er blessé, un tirailleur de la 2 éme Cie. 7 h 53.- Nous signalons le blessé au Bataillon " 1er blessé de O.C.B 3 ( II° Cie derrière O.C.B.2) 200 m; de la MOTTE . La progression continue normalement sans incident nous arrivons en vue des 1ére baraques de "Le POURCEAU" nous les dépassons sans rencontrer de résistance, la forêt est traversée et arrivons en vue de Le POURCEAU.
1er blessé grave de la II° Cie aussitôt signalé au Bataillon, il est 8 h environ. Les mitrailleuses et les FM crachent, nous avançons toujours. Sur notre droite la II° Cie culbute les boches., les oblige à abandonner MEDIS non sans pertes. la 10 éme CIe accompagne les chars qui appuient l'action, nous arrivons en vue de MEDIS. Le POURCEAU; devant nous les chars sillonnent le terrain, les canons crachent, les mitrailleuses lourdes etc... ( certainement de calibres 50 US 12.7 mm)etc.... Comme à l'exercice, chacun prend sa place. Mais voici un T.D. ( Tank Destroyer M 10 ) immobilisé sur le bas coté de la route conduisant à MEDIS à environ 50 m du carrefour, sans doute fixe-t-il un objectif? Nous apprenons bientôt qu'il vient de sauter sur une tellermine et de recevoir un coup de canon anti-char. 1 mort 1 blessé grave, ce n'est vraiment pas joli à voir, bah on verra pire. Afin d'occuper les emplacements prévus, la Cie oblique vers la gauche. Les 1ére et 3 éme section en tête. Section de commandement toujours au milieu, légèrement en retrait du carrefour de la POURCEAU-MEDIS.
crédit photos Alain Chaussade - Stand de tir mortier site GLEIWITZ " La COUBRE" 17 St Palais sur mer
Jusque la , la Cie n'a pas reçu de projectiles ennemis quelques obus de ci de la sans faire de victimes. Les sergent chef Le MEUR, sergent SIFFRE et moi-même recevons l'ordre du Capitaine de rester où nous sommes, lui même va reconnaître les emplacements fixés à l'avance. Tout à coup, un violent tir d'arrêt arrive sur le carrefour juste à l'endroit où vient de disparaître le Capitaine avec la 1ére section. Cette fois gare à la casse!... Les 88, 77, mines, obus de mortiers et V 4 tombes drus à quelques mètre les un des autres labourant le terrain. Les V 4 surtout arrivent 2 par 2 avec un bruit sec, malheur à celui qui est pris la-dedans. Progressivement le tir s'allonge, juste dans notre direction, ce n'est pas le moment de rester debout; avec ça, pas un trou où l'on puisse se terrer, il faut subir, ce qui n'est pas rigolo, il faut écrier les messages, l'herbe est pleine de rosée, le papier se déchire et pour comble je reçois très mal le P.C.Bt.
Quelques obus passent en sifflant, juste au-dessus de nos têtes, je crois que nous n'avons jamais embrassé la terre de cette façon surtout quand un arbre se trouvant à 4 où 5 m de nous est fracassé par un de ces engins.
Puis les projectiles vont frapper en direction du P.C. ainsi que sur notre gauche. Enfin le tir meurtrier s'arrête, la section de commandement repart en avant afin de rejoindre le Capitaine, je rencontre le premier bleu Olivier qui se tient le bras, le Caporal BARTOUILLE de TAILLAC le panse, néanmoins je n'ai pas le temps de m'arrêter d'autant plus que le Bataillon doit s'impatienter afin de connaître la situation exacts ainsi que le nombre de pertes. Le P.C. de la Cie s'installe en lisière du bois de Le POURCEAU situé à environ 300 m du fameux carrefour. Les ordres sont donnés aux sections pour l'installation défensive. Les missions précisées à nouveau par le Capitaine. Entre temps le Bataillon demande l'état des pertes; la situation etc... Drôle de topo pour passer les messages; chaque Cie étant obligé de fournir les mêmes renseignements, c'est à celui qui ira le plus vite. Résultat du tir d'arrêt il y a quelques minutes, 5 blessés, Oliver - 3 422 - BELLAT, 1 770 -O. 1 632. En somme, et depuis le début de l'action 2h 30 à 3 h environ se sont écoulées. En face de nous, un crête, à notre droite MEDIS, à notre gauche, un bois qui nous cache le village de TOUSSANGE. La liaison s'établit. Les bombardiers font leur apparition dans les ciel, 2, 3, puis 10,20 Le bombardement des positions : ( 2 appareils tombent en flamme, les parachutes s'ouvrent, nous les suivront un moment) : ennemies commence, néanmoins quelques bombes tombent à 150,200 m de nous, il est prudent de jalonner si nous ne voulons pas recevoir les "pruneaux". D'ailleurs, les chefs de section ont prévu le cas et déjà tout est en place. Accalmie.
L'adversaire ne riposte plus, les T.D. appuyés par l'infanterie nettoient les derniers éléments tout du moins ce qui pourrait s'y trouver. Nous avons l'impression de vivre un bel exercice, réussi et plein d'enseignements et d'attrait, toutefois c'est mon impression. Qui pourrait résister devant cette force et cet élan irrésistible! 10 h 36 - message du bataillon " ordre à unités tenir position défensive" - Nous tiendrons bien sûr! 11 h 57. - Le sergent RUIZ de la C.A.3 faisant partie du détachement de la C.A. appuyant l'unité dans sa progression signale " suis arrivé 200 m N.O. de MEDIS - suis en liaison avec unité Régiment voisin. Ai un mort - ramène des prisonniers. - en effet quelques minutes après nous avons le plaisir de voir passer les premiers prisonniers. -
crédit photos : et collections privée : Alain Chaussade - canon RUSSE type Mortier modéle 1928 en 76.2 mm ayant équipé un temps les blockhauss de la pointe de La Grande Côte- photo 4 prise de ce type de Canon par les SS à l'arsenal de TULLA CCCP- défense sur les plage Porte Belge anti-débarquement ( ancien musée du GUA)
12 h 19.- La 1ére Section de la S.M.E. signale qu'ils reçoivent des grenades allemandes ainsi que divers projectiles venant de TOUSSANGE. La 2 éme section signale que des chars tirent sur nous. Aussitôt nous signalons ce fait au Bataillon, toujours en chiffré. " contre attaque, ennemie en direction de TOUSSANGE".- Que ce passe-t-il exactement , ...Personnellement je voudrai être sur place. Devant cette situation complexe et par mesure de précaution; le Capitaine agit en conséquence et le P.C. reçoit l'ordre de se déplacer. Le message suivant est passé au b Bataillon.- "12 h 32 .- P.C. se déplace à l'Ouest de POURCEAU; en avant!.. En toute franchise je peux dire que le carrefour est franchi à toute allure car nous conservons le souvenir du tir d'arrêt que nous avons essuyé. Le rassemblement en vue de la résistance a été fixé derrière les quelques maisons se trouvant à 200 m du carrefour. J'ai beau observé à droite et à gauche, rien qui laisse croire à une contre attaque, cependant !... Indécision, puis en avant à travers bois; SITTRE se trouve avec moi, 319 portant le poste, O.1 450 les piles de réserve, O. 1 747 en réserve. Nous voici sorti du bois, un arrêt très court afin de s'orienter, nous rencontrons les Tirailleurs de la 1 er Section qui ne savent plus où aller, nous les regroupons mais nous ne voyons toujours pas le Capitaine. Nous gagnons la route qui conduit au Bataillon, puis , ne voyant personne, nous décidons de retourner sur les positions que nous venons de quitter.
Arrive ce qui arrive ... Malheur l'antenne vient de s'accrocher dans les branches et malgré mes efforts pour arrêter le porteur, l'inévitable se produit. Catastrophe! comment va t-on assurer la liaison rapidement? A présent nous tournons en rond, cherchant sans rien trouver, le plus beau c'est que nos tirailleurs nous tirent dessus nous prenant sans doute pour des boches. De nouveaux éléments de 1 section nous rejoignent cherchant à comprendre ce qui se passe. Notre décision est prise, ramener tous ceux que nous rencontrons, avec nous afin de les diriger sur les positions, ce qui est fait. Nous rencontrons l'Adjudant TOUNSI qui nous cherche partout. Tout le personnel est regroupé et dirigé vers le P.C. que nous venons de quitter il y a déjà une heure. Le calme est revenu, l'ennemi a cessé de nous bombarder, pour l'instant tous du moins.
Entre temps le C.A. 3 a subi des pertes du fait du tir "ami" reçu peu avant. Le Lieutenant MARTIN, entre autre est blessé grièvement. Chez nous le Tirailleurs 1 557 et 2 758 de la 1ére Section ainsi que O. 1 427 sont blessés. L'antenne du 509 est réparée tant bien que mal et immédiatement nous reprenons l'écoute si malencontreusement rompue. D'ailleurs la II Cie est dans le même cas ce qui a pour effet d'interrompre sa liaison avec le Btn. la décision est vite prise, assurer le relai et pendant des heures qui paraissent interminables, les messages succéderont aux messages, entre 9°, 10° et II° Cie et quelquefois CA 3. Le Btn nous demande si nous pouvons donner le résultat du bombardement qui vient d'avoir lieu sur les positions ennemies. La réponse ne peut être que négative étant donné que cette maudite crête d'en face nous empêche d'y voir.
Nous avons vite mangé quelques biscuits pour notre repas, il fait chaud et les gosiers sont asséchés. Vers 14 h le Capitaine se rend au Btn afin de ramener un véhicule qui doit transporter quelques blessés restés sur le terrain, voici déjà plusieurs fois que la demande est faite par radio, aussi bien par la II° Cie que par nous même, les piles pour le poste aussi, mais rien ne vient. Notre artillerie s'est mise à cogner ainsi que les mortiers de 81, de 60, afin de créer les brèches dans les champs de mines. Tout à coup un bruit sec, assourdissant, automatiquement nous rentrons la tête dans nos épaules, cependant ce n'est qu'un engin boche récupéré, et que nous nommons le V4 qui envoie les projectiles, si bien préparé à notre intention, sur ceux qui aiment nous les faire sentir. Le Capitaine rejoint le P.C. rassemble les Chefs de Section donne des Ordres. L'installation défensive se poursuit, la nuit sera bientôt là et il importe d'ouvrir l’œil. Tout se passe bien. Vers 19 h accompagné d'un Tirailleur (739) je descends à mon tour afin de percevoir une antenne neuve et vérification du poste.
La-bas pas moyen de s'entendre à 3 m, le fameux V4 étant placé à environ 500 m du PC du bataillon. On voit nettement le départ des fusée deux par deux décrivent une courbe, puis au même instant le fameux bruit dont je parle plus haut, quelques uns de ces engins éclatent parfois à 200 m en l'air.
(En Photo un V 4 sur châssis métallique original, fusée reconstituée, il y avait 2 modèles de fusée d'un diamètre différent.et 2 sortes de châssis, métallique et bois . A Royan ceux que j'ai vu en photos à St Georges de Didonne étaient dans des lanceurs en bois., photo d'un lanceur sur châssis remorque examiné par des soldats US "origine photo Papymajor" je n'ai pas connaissaance de cet engin sur la poche de Royan)
crédit photos Alain Chaussade - V 4 sur chassis métal, sur caisson bois Musée de Vierville 2017 autorisation Antoine et Fabien Brissard - Arromanche Canon de 88 -
Je rencontre le Capitaine avec la jeep, le poste est réparé je profite donc de l'occasion pour revenir avec. Nous passons par MEDIS et Emile PARALIEU n'est pas trop rassuré quand aux mines, avec juste raison quand on connait ces engins meurtriers et sournois. Après tout c'est la guerre. La nuit est venue, chacun est à son poste et les Chefs son rassemblés une fois de plus; prennent connaissance des futures opérations devant se produire demain. Les cartes, des plans sont là, et c'est de cette réunion je crois, que BELMONT sera baptisé " l'HARICOT". Le boche nous laisse en paix, quelques obus de temps à autre sur notre droite et notre gauche, assez éloignés pour avoir à se planquer, néanmoins il est bon d'être sur le qui-vive on ne sait jamais ce que ces "cocos" peuvent nous réserver.
Le Bataillon communique " Heure pour manœuvre sera fixée ultérieurement" puis c'est l'écoute permanente, prêt à intervenir au premier appel, que les heures paraissent longues... Le calme et le silence continuent , à peine troublés par la toux d'un homme de temps à autre. 2 h 1/2 du matin , une rafale de V 4 s'abat en plein milieu de MEDI, la demi torpeur qui m'envahissait est vite passée, avec un peu d'anxiété j'attends la suite. La II° appelle désespérément le Btn " Allo! OCB!.. Allo OCB !... pas de réponse, à mon tour j'essaye en vain de faire relai entre la II° et le Btn. La 10 éme Cie à présent demande à son tour ainsi que la C.A. Les F.M. de la II° crachent, les V 4, 88 et 77 continuent à tomber, ont peut croire à une contre attaque. Enfin le Btb répond, quel soulagement on va pouvoir demander un tir de contre batterie. Erreur, un jeune se trouve la-bas et ne trouve rien à dire s'écrie " Allo! Allo! ...O.C.B. ici c'est le Tirailleur CH.... Je m’abstiens de tous commentaires ..... la C.A. prend l'initiative, au même instant le tir ennemi change de direction, le premier obus tombe à 50 m de notre P.C. puis 2,3,4 je ne peux les compter tellement occupé à demander un tir d'arrêt à nos mortiers afin de prévenir toute contre attaque boche. Vraiment ils nous encadrent bien ça se rapproche de nous 20 et 30 m. Puis le C.A. qui a envoyé un agent de transmission au Btn ouvre le feu. Malheur!; les premiers coups tombent à 200 m de nous, je parle du P.C. quand aux avants postes ils les reçoivent à 50 m 60 m au maximum. Les messages se succèdent sans interruption " Allongez le tir! vous tirez trop court, URGENT" Le tir s'allonge mais cette fois va frapper sur la II° Cie " cessez, le tir, supprimer tir d'arrêt" Cette fois tout ce calme, d'ailleurs le II° rectifie le 1 er message envoyé au sujet de la contre attaque. Le Capitaine fait demander si il y a des blessés; néant c'est la réponse, néanmoins après un certain temps, les Tirailleurs devant probablement se "tâter" avant de répondre.
De nouveau c'est l'attente, attente impatiente du jour où tout au moins l'heure du " décrochage " qui doit avoir lieu. 15/4/45. - 6h 25 . A nouveau les appels radio retentissent " Exécuter mesures prévues, prendre au passage unité autre Bataillon " Les ordres donnés, les sections sont rassemblées; en avant! .. attention au fameux carrefour, quelques obus arrivent encore juste au moment où la 10 eme Cie décroche 1 mort,1 blessé. Puis c'est notre tour de passer R.A.S. Nous retournons sur la base de départ de la veille afin de permettre à l'aviation d’exécuter le bombardement prévu pour détruire les casemates et créer des passages dans les champs de mine. 7 h 30 - Que fait l'aviation ?... 8 h rien encore, c'est à croire que l'on nous a trompé. Pendant ces instants d'attente, le nécessaire est fait en vue du ravitaillement en munitions, vivres etc......
Il est peut être 8 h 30 quand les premières vagues de bombardiers apparaissent dans le ciel, un chasseur pique, quelques trainées blanches; ils ont lâchés leurs chargement. Sans interruption dès lors les vagues sont se succéder sans arrêts, les bombes pleuvent sans discontinuer avec un roulement de tambour, le sol tremble à nos cotés, l'artillerie de tous calibre crache sans arrêt; quel vacarme. ( 1200 nous l'apprendrons par la suite )
Une Fumée noire opaque, monte vers le ciel. Les boches ne sont certainement pas à la noce. En tous cas ils ne ripostent pas. Vers 9 h 30 les Cdts d'unités sont appelés au Btn, sans doute pour recevoir les dernières instructions; 10 h le Capitaine revient avec de nouveaux calques que le sergent COLLADO va recopier pour chaque Chef de Section; pendant ce temps les vivres qui sont arrivés ainsi que les munitions, sont distribués, la soupe est mangée, nous sommes enfin prêts. L'Adjudant Chef PADOVANI est chargé d'aller reconnaître le terrain; revient et signale que tout est calme, message passé immédiatement au P.C....... 43 " calme règne toujours dans région interressée " il es 11 h 09 - 11 h 15 message du Btn " Chef de Btn à TU - "Ha Heure H . " 13 h 30 préparation d'artillerie à partir de H 6 40- mise en place terminée sur les bases de départ à 12 h 50 les ordres fixant l'heure de départ seront fixées ultérieurement"
11 h 15 " Ordre est donné de rejoindre emplacements quittés le matin à 9 h 30" - Lentement, car il ne faut pas créer d'embouteillage; nous nous dirigeons vers MEDIS - pourvu que les "frizts" ne soient pas revenus sur les positions, il y aurait du" sport" les chars, les jeeps, les dodges, des camions chargés de troupes nous suivent, nous dépassent, qu'est ce qu'on avale comme poussière , Bon Dieu ... MEDIS est en vue, dépassée nous nous installons ou nous étions ce matin; il est 13 h. Encore une 1/2 heure d'attente - le Lieutenant PILLEMENT me demande à quelle heure a été fixée l'heure H. et quand nous devons commencer la progression. Je lui réponds. " Nous devons partir sur l'ordre du Btn.. 13 h 30 - C'est l'heure et rien ne vient du Btn - 13 h 35. - Le Lieutenant PILLEMENT commande " en Avant " !... d'ailleurs la II° Cie prend position, le mouvement s'amorce.Tout le monde marche en silence contemplant les champs de mines qui sillonnent les prairies à notre gauche; le P.C. Bataillon est installé légèrement en arrière de la crête, nous séparant de l'objectif, en avant de MEDIS, nous le dépassons, puis nous gagnons la route de MEDIS-ROYAN. La Cie se déploie, 1° section en tête, la 3° à droite Section Commandement, 2° Section, et S.M.E. en arrière, nous collons à la II° Cie qui se trouve à notre droite.Dès le débouché de la crête, des rafales d'armes automatiques nous accueillent et nous arrosent copieusement, en particulier sur notre droite. Les blessés tombent; un temps d'arrêt, nous sommes dans le fossé coté gauche de la route et chaque fois qu'un de nous se lève, une rafale nous oblige à baisser la tête - En face de nous le fameux "Haricot" qui n'est pas beau à voir.
Complétement dénudé, labouré par les projectiles, nous apercevons nettement les créneaux des casemates.- Sur le dôme, faisant fond, un bois assez touffu également entouré par endroits. 14 h - Le Capitaine Cdt la II° Cie est blessé, le Btn est prévenu par radio, 50 % de perte ça débute bien!... Les Chars en position sur notre gauche ont ouvert le feu sur les casemates, ils tirent peu mais chaque coup porte. Enfin nous reprenons notre avance qui ne s'arrêtera qu'au ravin. Les mortiers sont demandés mis en batterie devant le champ de vigne se trouvant à notre gauche.
L'Aspirant ANGOTTI choisi lui même les emplacements, indique l'objectif. Le Sergent NEGRONI, debout comme à l'exercice, calme et sûr de lui, fixe l'objectif à la jumelle et commande le feu. - Dés lors, l'ennemi sera gêné par le tir précis et ajusté de nos mortiers. Nous voyons nettement arriver les obus de 60 juste devant les créneaux, le moment est venu d'aller de l'avant sans perdre une minute si nous ne voulons pas recevoir le contre coup. Par bonds rapides et malgré les fils téléphonique pendant de tous cotés entravant notre marche, la Cie à bientôt gagné le ravin, nous séparant encore de l'objectif. Au moment où, colonne par un et arrivé à la hauteur des baraquements d'aviation à notre droite, 1 la Cie essuie un tir d'une casemate installée dans le marais et l'oblige à stopper. Deux tirs d'artillerie, au préalable numéroté sont demandés. Le message suivant est passé " demande tir en P 41 et P 42" Quelques minutes se passent interminables puis enfin nous voyons arriver les premiers obus, aussitôt la progression reprend, le porteur du poste donne des signes de fatigue et à présent à chaque bonds le Sergent SIFFRE et moi même sommes obligés de le relever. Comment n'aurions nous pas de courage sur la route une chenillette avance. Devant un soldat de l'Armée LECLERC démine la route comme à l'exercice, derrière un arbre circule le long de la route, un vient, demande si il y a des blessés, les ramasse, ainsi que leurs armes, tout ceci se passe sous un feu violent d'armes automatiques ennemies.- Il fait une chaleur étouffante et la sueur ruisselle le long du corps, qu'importe nous gagnons du terrain. A chaque pas, à présent c'est un nouveau blessé ? sur notre gauche, je vois nettement les tirailleurs du 1° Btn qui progressent rapidement et commence à gravir les pentes du 3HARICOT3 Les éléments avancés des 9° et II° Cie sont arrêtés quelques instants au pied du HARICOT par un champ de mines et un violent tir d'armes automatiques, néanmoins ce temps d'arrêt et relativement court et bientôt nos tirailleurs gravissent les pentes à vive allure, de ce fait tout le monde fonce en avant colonne par un dans le fossé, coté droit de la route. Je remarque que nous sommes beaucoup trop prés les uns des autres et si par malheur il y a une arme automatique pour nous prendre en enfilade ou sur le flanc gare!...à l'hécatombe. L'ennemi nous a-t-il repéré .. Car de nouveau un tir de minen nous oblige à baisser la tête à nouveau, d'autant plus qu'un ou plusieurs obus ayant fait exploser une mine, toute une série de ces engins se mettent à sauter de tous cotés à 15 ou 20 m à peine de nous.
Un éclat me frappe l'épaule, pas de mal, les servants du poste (O I 450-0 4 271) sont blessés. Le feu d'artifice calmé, de nouveau en avant mais cette fois les Tirailleurs TAHARR n'en peut plus et c'est une chance si il peut encore tenir le coup jusqu'en haut du "HARICOT". DJILANI me montre sa jambe et me dit je suis blessé Sgt, ne voyant pas de sang je m'emporte et commence à gueuler, rien à faire. Derrière moi un jeune français de la C.A. gémit et ne fait que répéter : Ah! Les vaches !.. Ils m'ont mouché, avant que j'ai pu en descendre un" Pauvre vieux je comprends sa colère, si prés du but et !... Immobilisé par force. Maintenant plus rien ne nous arrête, les nerfs sont à vifs, pour un peu je traverserais le champ de mines à notre droite, pour aller étancher ma soif et je crois que je ne suis pas le seul. Quelques tirailleurs sont placés prés de nous qui restent encore sur le passage mais je crois que personne n'y fait grand cas.
Photos : 1 Soldat allemand forêt de la Palmyre arrière plan le Maison Forestière, 2 Soldat à St Palais, 3 Le port de Royan en arrière plan La Flotille de Kriegsmarine, 4 Marin en forêt de la Palmyre, 5 Élément de la Luftwaffe en manœuvre à St Palais, 6 bain à Royan, 7 la cote conche du Bureau St Palais, 8 Royan le Port avant bombardement ,9 Dragueur lourd M 39 n° 5 Kriegsmarine, 10 U Boot non identifié dans l'estuaire de la gironde
Photos - Collection privée Alain Chaussade - Occupation Allemande Royan port, foirête de la Cobre - St Palais sur mer
TAHAR chancelle et pour éviter qu'il ne marche malencontreusement sur une mine je décide de suivre la route, on verra bien si il y en a une pour nous !... Je demande au conducteur de la chenillette qui nous suit toujours de bien vouloir charger mon type., Impossible car il faut déminer, ce qui m'arrangerait pas du tout, le Capitaine étant déjà arrivé à hauteur des casemates qui sont neutralisées les mitraillettes ennemies crépitent cependant, ce sont des boches qui se replient dans le bois et continuent à nous tirer dessus jusqu'à la dernière minute. Ils seront vite ramenés à la raison par la suite et en peu de temps. La route est coupée par des entonnoirs de bombes , l'aviation a fait du beau travail, néanmoins les casemates sont intactes. Les boches se rendent et c'est par centaines qu'ils se pressent sur la plateforme des blockhaus. Quant à moi, j'avoue que je suis crevé et c'est avec peine que je déploie l'antenne du poste pour signaler au Btn que BELMONT est liquidé et que nous avons de nombreux prisonniers. Entre temps les tirailleurs ayant pénétrés à l'intérieur des blockhaus en ressortent avec des bouteilles de Vittel. Quel soulagement après avoir "sifflé" une bouteille. De nouveau je suis prêt à foncer, le cognac et le vin blanc surtout redonnent du ressort. La longue file de prisonniers est dirigée vers l'arrière pendant que les reporters, journalistes, cinéastes prennes des vues ainsi que de hautes personnalités,( Généraux Français, Américains etc...)
Quand à nous, pas le temps de s'amuser, il faut éviter et prévenir toute contre attaque éventuelle. Nous avons un adjudant-chef boche avec nous; c'est le moment d'en profiter pour demander des renseignements qui nous serons utiles. Ainsi un champ de ruines dans le bois situé immédiatement derrière les casemates est évité de justesse par le groupe du Sgt SIVERA. Nous prenons un chemin plus sûr, puis nous manquons un temps d'arrêt en attendant les chars.
L'interrogation du prisonniers continue, indication des emplacements de batterie, blockhaus etc.... 16 heures - la progression reprend, irrésistible, avec une énergie nouvelle et la satisfaction d'avoir rempli la 1<) ére mission, à présent la descente sur ROYAN s'amorce avec l'appui des chars. Dans le bois de la ROBINIERE, à droite de la route un important dépôt de munitions est là, heureusement pour nous, ils n(ont pas eu le temps de la faire sauter. De tous cotés des boches se rendent, ils sont immédiatement fouillés puis employés au déminage de la route. 16 h 10 - Le message suivant est passé au P.C. " Suis arrivé sur route nationale de ROYAN à hauteur de BELMONT suis en liaison avec Cie de tête du 1°er Bataillon de déminage de la route nationale , est en cours et prêt d'arriver à BELMONT Les destroyers appuient notre progression" Le 509 ne fonctionnant que très faiblement, les piles sont changées, par malheur je casse une fiche et ce n'est qu'au bout de 1 que je pourrai rejoindre la Section de Cdt. qui marche toujours avec les éléments de tête.
A droite et à gauche de la route, les prisonniers boches affluent ils se rendent d'ailleurs sans combattre. Nous avons dépassé BELMONT quand se produit un arrêt, puis un léger incident, nous attendons des ordres du Btn. qui ne viennent certes pas vite. C'est alors que le Capitaine G.. Cdt le peloton de chars s'impatiente et crie" des ordres si nous avions attendu des ordres en NORMANDIE, nous serions encore la bas!" Ce à quoi notre capitaine riposte " vous voulez que l'on fonce? " sur la réponse affirmative du capitaine G .. la progression reprend à vive allure, un commandant nous guide et, est avec nous depuis BELMONT. 17 H : la plaque indicatrice portant le mot ROYAN apparaît et malgré la poussière qui nous englobent la la fatigue et la chaleur étouffante; la joie se reflète sur tous les visages. Cepandant nos éléments avancés ont déjà pénétré dans ce qui fut la belle station balnéaire, le premier char est à hauteur de la Section de Cdt, il prend position au carrefour des routes se dirigeant sur DIDONNE ( à gauche) ainsi que celle donnant accès à la plage de la GRANDE CONCHE, à droite une route conduisant aux faubourgs de la ville, devant nous celle qui doit nous menés aux objectifs fixés. Nous ne nous attardons pas ici, la progression continue à vive allure de chaque coté des rues, sous la conduite du guide, Le Commandant X...D'ailleurs je ne sais comment nous ferions pour reconnaitre le nom d'une rue, la ville n'est plus qu'un amas de ruines fumantes, par endroit, des bâtiments achèvent de se consumer, d'autres flambent encore. Une fumée acre nous saisi à la gorge et la poussière, les flamèches auxquelles se mêle une odeur de roussi, contribuent à nous empêcher de respirer librement. Rue par rue le nettoyage des éléments ennemis se poursuit, quelques coups de feu de droite à gauche et quelques prisonniers puis c'est l'arrivée au .........
à partir de la le récit n'est pas terminé mais les pages n'ont pas été retrouvées, seule une page finale que je reproduis intégralement avec ses manques dans la coordonnée des phrases.
nuit est relativement calme ce........................ peu de repos. Je puis dire sans m............ est "crevé" ce qui n'empêche pas la vigilance ... et la ..
( On peut suivre la progression en lisant en première partie la chronologie du J.M. au soir ils ont traversé ROYAN après avoir combattu toute la journée Le 16 et 17 - 4- 45 ils sont affectés au nettoyage de la presqu'ile secteur K 3, Forêt de Pontaillac, , ou se situe dans Pontaillac quartier de ROYAN le poste de Commandement et de transmission, code Stp 23 avec un accès à la mer par souterrain depuis le Blockhaus semi enterré, et où se trouvait en principe l'Amiral. De la il se sont dirigés vers le point du Panzerwerk ( point d'appui fortifié) de Vaux sur mer pris par des éléments de la 6 éme Cie du 4 éme Zouaves du 2/12 Cuir et du 3/1 RSM - prennent Vaux sur Mer en fin de matinée et obtiennent la reddition du Panzerwerk et de la batterie côtière de Saint Sordelin vers 12 h. Ils poursuivent par COURLAY commune SAINT PALAIS sur Mer et sont dirigés ver Saint AUGUSTIN sur Mer. ou le PC provisoirement installé à BEAULIEU vers 12 h et transféré vers 14 h. --le 17 Avril, la 9°ci du 4 éme Zouave avec le 2 éme escadron du 13° Régiment de Dragons attaque à 11 h 15 le poste Stp 23 à 11 h 15 dans lequel est confiné l’état major de l'amiral MICHAHELLES qui capitule à 12 h 35 . Ensuite vient le nettoyage de la Palmyre et de la forêt de Coubre,)
Sources : Histoire de Saint Palais sur mer Dans la tourmente 1939-1945 Stéphane Magrenon Keïmola 2019 - Connaissances personnelles des lieux cités dans ce récit, de MEDIS à LA COUBRE )
CONCLUSIONS :
De cette première phase de combats de ROYAN il résulte que les moyens mis en action; aviation artillerie lourde et chars destroyers ont grandement contribué au succès des opérations ayant abouti à la réduction du point d'appui de BELMONT. Néanmoins, il n'en reste pas moins que l'infanterie, bien entrainée et mordante, commandée par des chefs énergiques et connaissant leur métier, le courage et la volonté de vaincre de tous, coûte que coûte, ont été un facteur non moins appréciable dans les succès des combats de MEDIS-BELMONT-ROYAN.
Chaque combattant à exécuté les ordres donnés avec bonne volonté, y compris les chauffeurs des véhicules qu'ils ne faut pas oublier.
.... artie concernant .......... de l'Amiral MICHAELIS .... re écrite en ...pas voulu ... et des ... souvenirs étant de ce fait asse.............n j'en ai conclut qu'il valait mieux laisser à plus intelligent que moi, ce récit, hélas que je le souhaite de tout cœur ne se ............. reproduira pas pas dans le futur.
Récit de JACQUOT Roger Sergent - Radio au 4 éme Chasseurs d’Afrique -et 4 éme ZOUAVES.
Photos ci-dessous -
attaque de Médis en direction de Royan ( emplacement de la zone commerciale actuelle- route Royan Saintes ) on voit deux chars à l'avant droit sous les arbres
Soldats allemands prisonniers à St Georges de Didonne suite à la prise de Semussac Troupe française équipées tenues 39/40 , casques cartouchières MAS 36
Cloche blindée du point d'appui de BELMONT sauf erreur de ma part, les obus ont eu peu d'effet sur l'acier fondu de la cloche. à droite le char Sherman FRANCHE COMTE chiffré 5 - sans doute du 12éme cuir, on voit un casque allemand sur le garde boue avec un message illisible Immatriculation n° 965 - 4 Le pilote porte un casque char US, le chef de char un casque français modèle "26".
Le RBFM à Cognac sur les quais stationnement temporaire, les troupe 2 éme DB remontent vers l'Allemagne. Tanks Destroyers M 10 6
3 photos d'un officier du Génie, début de la guerre en SARR Est de la France et Fin de la guerre en inspection sur le front de Royan La Rochelle, porte une tenue avec l'insigne des forces US en Europe ( SHAEF ( Supreme Heaquarters Allied Expeditionary Force) - dont photos suivante de l'original provenant de cet officier. remarquons que la jeep à bien l'étoile US mais pas la number administration sur les cotés du capot, donc versée dans l'Armée Française.